L’histoire des véhicules sous-marin

Les premiers submersibles

Le concept du sous-marin remonte à l’Antiquité. La première cloche à plonger appelée aussi «Tonneau d’Alexandre» aurait été utilisée  par Alexandre le Grand. L’engin était formé d’un grand tonneau de verre ouvert sur le bas. Cette cloche, consistait à descendre verticalement dans l’eau à l’aide d’une corde jusqu’à 20 mètres de profondeur. La légende dit qu’Alexandre le Grand lui-même utilise cette première cloche à plongée pour observer les créatures des mers. La cloche de plongée est l’un des premiers équipements qui a permis à l’homme d’effectuer des explorations sous l’eau.

Alexandre le Grand dans sa cloche de plongée

Alexandre le Grand dans sa cloche de plongée

 

En 1690, à Marbourg en Allemagne, le Français Denis Papin élabore deux modèles de sous-marin. Le premier modèle est un parallélépipède de fer très renforcé et hermétique dans lequel le savant compresse de l’air à l’aide d’une pompe. Un baromètre permet de mesurer la pression d’air à l’intérieur. Une fois la pression de l’air est équivalente à celle de l’eau, on peut ouvrir les trous au fond du bateau, pour y puiser ou rejeter un complément d’eau à l’aide d’une grosse seringue. Après un essai fructueux de mise sous pression à terre, cette machine est détruite par accident en tombant d’une grue, juste avant qu’on la mette à l’eau.

Premier modèle de sous-marin de Denis Papin

Premier modèle de sous-marin de Denis Papin

 

Vers 1692, un deuxième modèle de sous-marin est construit. Denis Papin rapporte avoir apporté plusieurs améliorations: la coque en forme de tonneau, résiste cette fois naturellement à la pression de l’eau, et ne nécessite donc plus l’emploi d’air comprimé. L’air y circule à la pression d’air extérieur, grâce à une pompe à air centrifuge, et à deux tuyaux de cuir maintenus à la surface de l’eau par une vessie flottante. Une pompe à eau permet de faire entrer, ou sortir le dernier complément de lest, pour plonger ou refaire surface. On évalue sa profondeur de plongée grâce à un baromètre qui mesure cette fois la pression de l’eau à l’extérieur. Ce deuxième sous-marin a aussi des prétentions militaires: un homme peut se tenir dans lecylindre horizontal, et sortir un bras au-dehors par le trou,
une fois ce deuxième cylindre mis sous air comprimé grâce à la pompe. Avec ce bateau, Papin accompagné d’un acolyte courageux a effectué au moins une plongée fructueuse.

Deuxième modèle sous-marin de Denis Papin

Deuxième modèle sous-marin de Denis Papin

 

En 1775, l’Américain David Bushnell met au point sa Tortue construite entièrement en bois. Pour avancer, le pilote, seul à bord, fait tourner une manivelle actionnant une hélice. Pour plonger, il ouvre des vannes pour remplir les ballasts et pour remonter il en évacue l’eau à l’aide d’une pompe.

La tortue, le sous-marin de David Bushnell

La tortue de David Bushnell

 

En 1797, l’ingénieur américain Robert Fulton construit le Nautilus, en acier recouvert de cuivre. Long de 6,50 m, il est propulsé par une hélice actionnée à la main par les trois membres d’équipage. Il est équipé d’une charge explosive qu’il doit fixer sous les navires ennemis et déclencher à distance. Fulton propose son invention à la France puis à la Grande-Bretagne qui la refusent tour à tour.

Le Nautilus de Robert Fulton

Le Nautilus de Robert Fulton

 

En 1811, le Nautile sous-marin des frères Coëssin, construit en bois et propulsé par quatre rameurs, est assemblé et testé au Havre. Ses nombreux défauts font abandonner le projet.

Les premiers « vrai » sous-marins

Le premier sous-marin réellement opérationnel est le Gymnote de 1887, construit par les Français Henri Dupuy de Lôme et Gustave Zédé. Long de 17m, il est propulsé par un moteur électrique de 50 chevaux, atteint 8 noeuds en surface, 4 en plongée. Il est manoeuvré par un équipage de cinq hommes. Il est armé de deux torpilles, et son rayon d’action est de 65 milles.

Sous-marin le Gymnote

Sous-marin le Gymnote

 

En 1904, l’ingénieur français Maxime Lauboeuf construit le Narval, équipé d’un périscope et de ballasts externes, il obtient la faveur de la marine de l’époque. C’est le premier sous-marin équipé d’une propulsion mixte: machine à vapeur en surface, moteur électrique en plongée. Tous les modèles ultérieurs suivront cette conception fondamentale, jusqu’aux sous-marins nucléaires.

Le Narval de Maxime Lauboeuf

Le Narval de Maxime Lauboeuf

 

De 1914 à 1918, les submersibles fonctionnant grâce à une propulsion Diesel-électrique peuvent être engagés en grand nombre durant la guerre. Une batterie d’accumulateurs alimente un moteur électrique de propulsion. Les batteries sont rechargées par une génératrice entraînée par un moteur diesel, utilisable en surface. En 1944, les Allemands améliorent le schnorchel (invention hollandaise), un tube à air qui permet aux U-Boots d’utiliser leur moteur diesel à faible profondeur d’immersion, évitant ainsi de venir en surface où ils sont très vulnérables.

Les sous-marins d’après guerre

À partir des années 1950, la propulsion nucléaire apparaît à bord des sous-marins, à la suite de l’USS Nautilus (SSN-571) de 1954. Le réacteur nucléaire est indépendant de l’atmosphère terrestre, il permet au submersible de devenir un véritable sous-marin. Dès son origine, à la fin du XIX siècle, le terme « sous-marin » est employé pour qualifier les premiers navires pouvant plonger sous la mer mais à des profondeurs, autonomies et vitesses très faibles. Si les performances se sont améliorées progressivement c’est seulement à la fin de la Seconde Guerre Mondiale qu’il est apparu nécessaire de différencier ces navires. Ceux naviguant surtout en surface et pouvant accessoirement plonger. Ceux de nouvelle génération dont l’autonomie sous l’eau est telle qu’ils remontent très rarement à la surface. On requalifie alors les premiers de conception ancienne, souvent construits avant guerre, de « submersibles », et les seconds, de « sous-marins ».

USS Nautilus (SSN-571)

 

Les sous-marins en France

Aujourd’hui, nos forces armées Françaises sous-marines sont composées de 4 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) et de 6 sous-marins nucléaires d’attaque (SNA).

Les SNLE, tapis dans l’océan et indétectables, patrouillent successivement pour assurer la permanence à la mer de la dissuasion nucléaire. Ils sont regroupés au sein de la Force Océanique Stratégique (FOST). Les SNA, basés à Toulon, sont aptes au déploiements lointains, ils prennent souvent l’apparence de redoutables chasseurs.

SNA type Rubis

SNA type Rubis

SNA type Suffren

SNA type Suffren

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